Nos confrères de ZUT, en partenariat avec l’ADIRA, ont réalisé un hors-série sur l’attractivité économique de l’Alsace. Avec entre autres, un reportage sur Adidas à Landersheim. Pile poil dans l’actu…
Tchapp en a parlé là : le magazine tendances et mode en Alsace vient de sortir un numéro (gratuit) de 200 pages sur le dynamisme des entrepreneurs de la région. Demain soir à l’hôtel du département à Strasbourg, 1000 personnes devraient assister à la soirée de lancement du hors-série.
Trois bandes
70 boîtes et leurs boss sont citées (dont Tchapp) et shootées un peu partout dans la région. En mode “l’éco c’est hype”. Une entreprise en particulier a joué le jeu de la porte ouverte aux journalistes, Adidas, dont le siège France est à Landersheim.
Mais plus pour longtemps. L’équipementier a confirmé hier que 200 salariés allaient déménager à Strasbourg dans un bâtiment tout neuf en 2018.
Teasing
Trois pages de textes et photos dans cet hors-série Zut/Adira sont pour Adidas. Tchapp vous présente, avant tout le monde, les premières lignes de cet article. Pour comprendre à quel point Adidas érige le sport en culture d’entreprise...
Le magazine est distribué à 8000 exemplaires, gratuitement, dans le Haut-Rhin et Bas-Rhin.
My ADIDAS
17 milliards d’euros de C.A. en 2015. 660 millions de produits diffusés chaque année. 55 000 salariés dans le monde. Le groupe adidas – dont adidas et Reebok sont les marques étendards – est un géant lié à l’Alsace depuis 1958.
My adidas and me, close as can be. We make a mean team, my adidas and me.
Traduction : « Mes adidas et moi ne pourrions être plus proches. On forme une super équipe, mes adidas et moi. » Ce pourrait être un slogan, ce sont les paroles de My adidas, l’un des titres phares du troisième album de Run-DMC, sorti en 1986, et l’acte de fiançailles du hip-hop avec le sportswear.
Si les Run-DMC ont eux-mêmes adopté l’uniforme tout-adidas sublimé par les fameuses Superstar, sans lacets, languette en goguette, pour dépasser l’image bad boy associée à la réputation hip-hop d’alors, ils ont, sans le savoir, lancé le culte des sneakers. Mieux, ils sont devenus [après qu’un employé de la firme ait assisté à un concert où le public brandissait à l’unisson ses Superstar !] les premiers artistes à signer un contrat avec une marque, avec les retombées que l’on connaît.
Aujourd’hui mise en avant par Kanye West, Snoop Dogg ou Pharrell Williams – en témoigne l’Instagram de notre nerd favori, mention spéciale aux Stan Smith toutes de bijoux revêtues – la marque à trois bandes exerce une fascination sans pareille auprès du consommateur, par le biais de la mode ou du sport. Dans ce contexte, la construction d’un mythe culturel, partagé et diffusé par les salariés eux-mêmes, est inévitable. Tous les collaborateurs croisés lors de cette journée de reportage pourraient d’ailleurs s'approprier les paroles scandées par ce cher DMC.
À Landersheim et parmi ses 200 salariés, impossible de ne pas le remarquer : la culture d’entreprise est partout, dynamisée par le lien indéfectible de la marque avec le sport. Valeurs communes, codes vestimentaires, méthodes de travail, faits marquants, tout y est.
Alice Mosbach, programmateur en informatique chez adidas depuis 1983, se souvient :
Quand je suis arrivée, l’ambiance était assez stricte. Tout était hiérarchisé. Le vendredi était la journée sans cravate, mais sans, les managers n’étaient pas à l’aise. En 97, Yves Marchand est arrivé à la direction d’adidas France [un poste aujourd’hui occupé par Guillaume de Monplanet, ndlr]. Il venait travailler en complet adidas, nous a incités à faire du sport, nous a poussés à nous fréquenter entre services. Un an plus tard, adidas est devenu l’équipementier officiel de la Coupe du Monde : des télévisions ont été installées à tous les étages, on pouvait regarder les matchs durant nos heures de travail. La France a gagné la Coupe du Monde, ça a changé beaucoup de choses.
Depuis, Alice Mosbach s’est mise au sport et pratique le running ou le fitness tous les jours entre midi et deux, comme beaucoup de collaborateurs. Grâce au comité de direction qui préconise aux employés de ne pas organiser de réunion à l’heure du déjeuner – et de ne pas envoyer de mails le vendredi pour éviter le stress avant le week-end ! – et à la présence de deux salles de sport jouxtant la cantine, rien de plus simple : 30 sports peuvent être pratiqués sur place.